L'histoire du Judo


L'histoire du judo
A partir des années 1960, le courant sportif devient dominant. Le Judo est inscrit au programme des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Brillants lors des compétitions européennes, les judokas français obtiennent leurs premiers succès en 1972 aux Jeux Olympiques de Munich : Jean-Claude Brondani, Jean-Paul Coche et Jean-Jacques Mounier deviennent les premiers français médaillés Olympiques. Aux championnats du monde de Vienne en 1975, Jean-Luc Rougé devient le premier champion du monde français. Depuis, les résultats français n’ont fait que progresser tant chez les hommes que chez les femmes. En 2000, aux Jeux Olympiques de Sydney, David Douillet devient le judoka le plus titré de tous les temps (4 fois champion du monde et 2 fois champion olympique). En 2017, à l'occasion des championnats du monde open à Marrakech, Teddy Riner établit un nouveau record du judoka ayant remporté le plus de titres de champion du monde (10).



Qui mieux que Monsieur Yves Cadot, maitre de conférences à l’université de Toulouse et auteur de livres sur le Judo , dispose des connaissances pour vous présenter ce qu’est la Culture Judo. Je lui laisse donc le soin de faire cette présentation.

Mohammed ZOUARH

Elu responsable de la Culture Judo

Qu’est-ce que la « culture judo »? 

La « culture judo » est une culture, c’est-à-dire qu’il s’agit de la mise en valeur d’un domaine afin que, demain, il puisse nous nourrir. Et, comme on récolte ce que l’on sème, il faut accorder une attention particulière au travail de cette terre à labourer qui nous a été léguée.

En effet, ce champ n’est pas vierge, car il s’agit de celui du judo, lequel a une histoire. Et même deux : celle de ses origines, au Japon, en 1882, et dont les racines puisent déjà dans un substrat plus ancien encore, et une histoire locale, singulière, faite d’acculturation, née d’un regard et de traditions différents, avec ses pionniers, son organisation, ses luttes, ses particularités. De ces histoires, nous sommes les héritiers, elles sont notre socle, celui sur lequel bâtir l’avenir, alimenter les générations à venir. Et ce sont celles qui nous ont élevés.

« Elevés », car la culture, c’est aussi ce qui nous élève au-dessus de notre condition initiale : elle nourrit notre corps, enrichit notre esprit. Elle nous constitue et nous en sommes constitutifs, à la fois partie et acteur de celle-ci. Car, enfin, la culture, c’est cet ensemble particulier, partagé par quelques-uns et qui fonde société. Nous nous nourrissons des mêmes fruits, selon les mêmes modalités, dans le respect du même cadre, en même temps propre à cette culture, et garant de celle-ci.

Le « ka », de judoka, c’est la maison ou la famille. Etre judoka, c’est avoir trouvé dans la communauté du judo une famille, c’est se sentir chez soi dans cet espace, mais c’est aussi en être l’abri, la maison, l’écrin, c’est prendre la responsabilité de l’entretenir, de veiller sur le judo, sur cette culture. 

Une culture basée sur la pratique : c’est par le « faire » que le judoka se met au travail, en chemin, ce qui nous rappelle que « do » (de judo) signifie justement « domaine », à la fois dans le sens géographique et de champ de compétences. Notre culture judo : nous mettre en mouvement, vérifier nos connaissances par la pratique,  pour développer des compétences utiles tant au pratiquant qu’à la société. 

En somme, le secteur de la « culture judo », c’est interroger notre héritage, cultiver notre jardin, en entretenir le cadre, pour élever le pratiquant au-dessus de sa condition première et nourrir la communauté.

Yves CADOT

6e dan, membre de la Commission Culture Judo et de l’Académie française de judo